Fêter Samain
Samain se déroule la nuit du 31 octobre, ou encore à la nouvelle lune ou la pleine lune s’approchant de novembre. Certains parlent également du 6ème ou 7ème jour après la pleine lune… Il est très difficile de s’y retrouver dans l’interprétation des calendriers celtiques !
Samain est, avec Beltane, l’une des plus importantes fêtes celtes. Elle marque l’entrée dans l’hiver et la saison noire et c’est le jour de l’an celtique.
A propos des calendriers des Celtes :
Les Celtes comptaient les mois en nuit plutôt qu’en jour (certains disent même en « sommeil »), et les calendriers étaient soli-lunaires. C’est-à-dire que les mois étaient plus ou moins calés sur les cycles lunaires. Cela semble avoir toutefois évolué au cours des siècles, et il est bien compliqué de donner une réponse stricte et simple au comptage des mois et des années chez les Celtes !
Ce qu’il faut en retenir, c’est que pour les Celtes, les ténèbres précèdent la lumière, et que le nouvel an commençait donc avec l’entrée dans l’hiver, quand les jours raccourcissent et que la nuit devient plus longue.
Célébrations de Samain :
Les célébrations de Samain se répartissaient sur trois nuits.
La première nuit, on célébrait la mémoire des héros, les grands guerriers ayant réalisés les exploits les plus extraordinaires. C’était le rôle des bardes de chanter leurs prouesses au cours de banquets à caractère plutôt militaire. C’était aussi le moment où les rois pouvaient être défaits, remis en question pour s’être mal conduit, avoir mené une guerre non justifiée ou brisé un interdit.
L’église a fait de cette célébration celle de la Toussaint.
La deuxième nuit, on célébrait les morts de l’année. A Samain, le temps n’existe plus : ce n’est ni la dernière fête de l’année, ni complètement celle de l’année nouvelle, c’est l’ouverture de la saison sombre, les portes ouvertes entre les mondes. On passe ainsi pendant trois nuits du monde des hommes à celui des morts et âmes errantes (le Sidh), et au monde des Fées.
A propos de Celtes, de l’enfer et de la mort:
Le Sidh, c’est l’enfer des Celtes : un monde froid, brumeux, lequel errent les hommes, les femmes, les enfants qui se sont perdus dans les marais, et les âmes des morts qui n’ont su ou pu passer au pays de l’éternelle jeunesse (Tir na Nog en Irlande). Ces âmes reviennent visiter les vivants durant le temps de Samain, leur demandant d’accomplir ou de réparer les fautes qu’ils ont commises avant leur mort, pour leur permettre d’accomplir la fin de leur voyage vers Tir na Nog.
Les Celtes ne craignaient pas la mort, qu’ils considéraient comme un passage, et la seconde nuit était celle des réjouissances. Les morts étaient associés aux banquets, à la fête.
Il n’y a quasiment pas de données sur ce que pouvait être la troisième nuit de Samain.
Samain, c’est le moment où tout semble mort, ou en train de mourir, et où pourtant, dans l’obscurité de l’hiver qui vient, dans l’humus qui se forme sur le sol, sous le gel et la neige, les germes de la vie sont déjà là, en devenir. C’est une fête d’espoir, de renaissance, de passage entre la mort et la vie.
A propos des dieux et déesse Celtes :
Chez les Celtes, les dieux prenaient souvent différents visages selon les attributs du contexte auquel ils étaient reliés.
Plusieurs divinités étaient à l’honneur à Samain. Les principales sont Ceridwen (ou Morrigan) et Cernunnos. On y rencontre aussi le Dagda, seigneur des Tuatha de Danaan.
Ceridwenn est un des apsects de plus de la déesse (qui apparaît sous le nom de Birgit, Dana, Morrigan…). Ceridwen et Morrigan ont ici la même symbolique, celle de la vieille femme la mort. A Samain, elle s’unit au dieu Dagda, le seigneur des Tuatha de Danaan.
Le Dagda est porteur d’une massue à deux bouts : de l’un il donne la mort, de l’autre, il donne la vie. En s’unissant au Dagda, la déesse laisse mourir ce qui doit l’être pour que germe de nouvelles vies.
Cernunnos est le dieu cornu, il porte des cors de cerfs sur la tête, symbole royal. C’est un dieu solaire lorsqu’il s’unit à la déesse lors de Beltane, mais également un dieu chtonien au moment de Samain : c’est lui qui meurt pour renaître, qui « incarne » la mort.
Les Symboles de Samain :
Le feu. La coutume voulait que l’on éteigne les feux. La population se rassemblait à l’extérieur des maisons, les prêtres allumaient un feu nouveau et chacun rapportait chez lui une braise pour enflammer un nouveau foyer. Cette cérémonie indiquait que ce n’était plus la lumière du jour qui éclairait le quotidien, mais celle des flammes (bougies, foyer…)
Le chaudron (symbole de mort et de résurrection, comme le chaudron de Ceridwen. De même que le Dagda dispense mort et vie, Ceridwen plonge les défunts dans son chaudron afin qu’il renaissent)
Les lanternes (citrouilles, navets…)
Quelques suggestions pour célébrer Samain :
Eteignez toutes les lumières chez vous, laissez mourir le feu s’il y en a un.
Restez quelque instant plongé dans le noir, ouvrez-vous à cette conscience dans les ténèbres, sentez la vie qui meurt et qui renaît, palpite dans l’obscurité avant d’allumer une bougie et de rallumer le feu.
C’est encore mieux si vous avez la possibilité de faire un feu en extérieur et d’en rapporter des braises pour le foyer.
Prenez un temps pour faire le bilan des mois écoulé, laissez partir ce qui est devenu inutile, faites des projets pour l’avenir, poser vos intentions
Prenez un temps aussi pour penser aux morts de l’année écoulée, les êtres qui vous ont quitté et qui poursuivent leur route dans l’Autre Monde.
Réunissez vos amis, vos proches, pour partager un repas, un temps ensemble, célébrer les actions menées et réussies dans l’année, et planifier celles à venir.
Faites des lanternes avec des citrouilles (dont on fera une soupe délicieuse, dans un joli chaudron). A l’origine, c’était des navets qui étaient évidés. Ils sont le symbole des racines, de la vie souterraine, et y planter une bougie rappelle que la vie débute dans l’obscurité, comme le cœur d’un enfant commence par palpiter dans le noir utérin.
Citrouilles, pommes et marrons seront à l’honneur : fruits et légumes de saison, ils apportent leurs belles couleurs dans la nuit !
Faites brûler de l’encens pour ceux qui nous ont quitté et ceux qui vont arriver.
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